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La démocratie participative gagne les campus



campus avec 4 etudiants

« Un étudiant, c’est fait pour étudier ». Cette phrase, entendue de la bouche d’un président d’Université, illustre assez bien la conception que l’on a de l’enseignement en France en général, et de la place des étudiants en particulier. A l’Université, par exemple, ces derniers restent encore largement considérés comme des usagers et non comme des acteurs de la vie de leur établissement.


A la décharge des Universités, qui ont quelques chats à fouetter, un net virage est à l’oeuvre depuis plusieurs années, dans un contexte de réformes successives qui ont largement modifié le paysage universitaire.


Un monde en profonde mutation


Depuis une dizaine d’années, une attention beaucoup plus forte est ainsi portée à l’animation de la vie de campus. L’arithmétique est connue et relativement simple : un campus qui est un véritable lieu de vie favorise la socialisation des étudiants et leur bien-être ; un étudiant heureux et à l’aise dans son environnement a plus de chances de réussir ses études.


La question des engagements étudiants est, elle aussi, beaucoup plus considérée qu’elle ne l’était auparavant, même si elle l’est avant tout sous le prisme de l’employabilité. Les expériences informelles et extra-scolaires des étudiants (engagement associatif, année de césure, volontariat en service civique…) leur permettent d’acquérir des compétences précieuses pour la suite de leur parcours.


Au croisement de ces deux notions (la vie de campus et l’engagement des étudiants), se pose la question de la participation des étudiants à la vie de leur établissement. Sur ce point, la situation est peu reluisante. Le taux de participation aux élections étudiantes est chroniquement faible (10% en moyenne) et les espaces de dialogue et de co-construction en dehors des instances électives restent marginaux.


Face à cette situation, certains établissements ont pris les devants et lancé des démarches de consultation ambitieuses auprès de leur communauté. Ces cinq dernières années, ce sont ainsi 19 établissements d’enseignement supérieur et 3 Crous qui ont sollicité les services de Cap Collectif.


“Je crois que cela n’aura échappé à personne, nous vivons actuellement dans un monde en pleine transformation…” témoigne Céline Roy Goupil, Responsable du Pôle des Affaires Transversales de la Direction Générale des Services, à l’Université Gustave Eiffel. “Face aux enjeux sociétaux qui sont devant nous, les personnes, sur un plan individuel, ont un besoin accru de pouvoir s’exprimer et même de participer à la construction de nouvelles solutions. Utiliser la plateforme de Cap Collectif  nous a ouvert énormément de possibilités pour faire avancer les projets en mode « co-construction ». C'était une attente forte de nos personnels et étudiants, et une opportunité pour les managers et dirigeants”.


Ouvrir les réflexions à l’ensemble de la communauté universitaire


Si le dispositif spécifique du budget participatif étudiant a sans doute de beaux jours devant lui, les projets participatifs menés par les établissements d’enseignement supérieur vont au-delà. Ainsi, l’Université de Rennes et celle de Nanterre ont été les premières à nous solliciter, pour des consultations portant sur leur projet d’établissement.


Une démarche ambitieuse car l’impact de ce type de consultation stratégique est difficilement mesurable pour les participants, qui n’y voient pas de débouchés tangibles ni immédiats, a fortiori pour des étudiants dont le temps sur les bancs de la fac est (normalement) compté.


Les contextes de l’Université de Rennes et de l’Université de Nanterre étaient par ailleurs particuliers : l’UniR est un regroupement d’établissements (ce qui ajoute un niveau de complexité supplémentaire), tandis que Nanterre connaissait une nouvelle situation de blocage.


Un pari néanmoins gagnant pour ces deux établissements qui ont su mobiliser à la fois étudiants, enseignants-chercheurs et personnels sur des axes stratégiques pour leur avenir.


les resultats des consultations etudiantes

Infographie réalisée par l’équipe projet de l’Université de Rennes suite à la consultation menée sur le projet stratégique de ce regroupement d’établissements

Ces deux universités ont d’ailleurs depuis inscrit leur démarche participative dans la durée, avec le lancement de nouveaux projets (voir le cas d’usage de l’Université de Nanterre).


Quels sont les types de projets menés par nos établissements clients ?


Les budgets participatifs représentent la majorité des projets lancés par les établissements (Paris Nanterre, Lyon 2, Lyon 1, UPEC, UPJV, Crous). Certaines universités ont également consulté la communauté sur leur stratégie ou sur leur projet d’établissement (UniR, Unistra, UPEC, Paris Nanterre). Enfin, les autres établissements ont consulté sur des thématiques aussi diverses que l’environnement (Science Po), le numérique (Sorbonne Université) ou encore la création d’un parlement étudiant (Université Gustave Eiffel).

Entretenir une dynamique participative


Réussir à entretenir une dynamique participative est d’ailleurs l’un des principaux défis des établissements désireux de faire évoluer leur mode de décision vers plus de transparence et d’inclusion. En effet, si les démarches et outils collaboratifs sont destinés à endiguer les phénomènes puissants de défiance et de démobilisation qui touchent les institutions, ils ne produisent des bénéfices pérennes (efficacité, adhésion, mobilisation, confiance) qu’à deux conditions : un engagement sur la durée et en profondeur.

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