Cette année, nous avons eu l’opportunité d’organiser un atelier aux Rencontres européennes de la participation intitulé “Tout ça, pour ça !?’. Nous vous proposons de découvrir les moments forts et les insights clés de cette session, qui visent à explorer les attentes, les défis et les bonnes pratiques autour des démarches participatives !
Pourquoi tant de déception ?
La mise en place de démarches participatives nécessite l’utilisation et le déploiement de nombreuses ressources financières, matérielles et humaines. Ces démarches requièrent parfois des semaines voire des mois de préparation et des efforts pour convaincre toutes les parties prenantes.
Pourtant, dans beaucoup de cas, elles sont jugées déceptives car :
Elles attirent peu de participants (en moyenne, 2,5 % des citoyens visés se mobilisent, souvent les mêmes citoyens déjà connus) ;
Elles présentent peu d’innovation (peu de nouvelles idées ou d’idées originales) ;
Elles ont un impact limité (les résultats ne sont pas utilisés et les mêmes citoyens proposent les mêmes idées).
Face à ces constats, l’atelier avait pour objectif de remettre à plat les attentes et les objectifs de la participation citoyenne selon 3 axes : la mobilisation, l’innovation et l’impact. Il visait également à identifier les freins rencontrés et à explorer les bonnes pratiques pour réconcilier les attentes des pouvoirs publics et celles des citoyens.
Introduction interactive : Le débat assis/debout
Pour introduire l’atelier, les participants ont été invités à répondre à une question par un débat assis/debout : qui se sent déçu ou frustré des démarches mises en place sur son territoire ?
Les participants ont souligné plusieurs frustrations :
Une instrumentalisation de la participation citoyenne par les politiques ;
Un manque de lâcher prise par les élus qui ne veulent pas déléguer la décision et laisser la place aux citoyens ;
L'utilisation de la participation citoyenne à des fins individuelles, ce qui montre que la notion de “bien commun” n’est pas suffisamment présente dans les projets participatifs.
En revanche, plusieurs points de satisfaction ont été relevés :
Les citoyens deviennent de véritables acteurs de la vie publique ;
Il y a une acculturation des services à la participation et une évolution dans la collaboration inter service et avec les citoyens ;
La participation citoyenne permet de recréer de la confiance entre les citoyens et les élus ;
Voir les citoyens se mobiliser dans les projets participatifs est un réel point de satisfaction.
Intervention de la ville de Carpentras : Un modèle inspirant
Pour alimenter les débats avant de rentrer dans le vif du sujet, nous avons invité Raphaële Geslain, Directrice de la démocratie locale de la ville de Carpentras à nous faire un retour d’expérience. Depuis 2020, Carpentras a mis en place le "Big bang de la démocratie municipale" avec quatre dispositifs : le budget participatif, la convention citoyenne, le droit d’amendement citoyen, et le référendum d'initiative citoyenne.
Bien que le droit d’amendement et le référendum d'initiative citoyenne aient reçu peu de contributions directes, ces dispositifs ont permis de nombreux bénéfices : une acculturation de la commune à l’intelligence collective et à la chefferie de projet, une collaboration renforcée avec d’autres acteurs (associations, agglomération, éducation nationale…), et la création d’un droit citoyen. La posture de la ville de Carpentras est claire : même en l'absence de participation, il est essentiel de continuer à proposer des solutions permettant aux citoyens de s’exprimer.
Au travail ! La méthode du World Café
Suite à la présentation de Raphaële Geslain, les participants ont pu échanger grâce à la méthode d’intelligence collective du World Café.
Chaque groupe de discussion devait travailler sur une des attentes des démarches participatives : Mobilisation, Innovation ou Impact et devaient ensemble explorer les attentes, les défis et les meilleures pratiques liées à ces trois grands thèmes.
À la fin de la session, les trois groupes ont présenté leurs mind maps en plénière, illustrant les discussions sur leurs thématiques respectives.
Voici l’exemple du groupe qui travaillait sur la mobilisation :
Conclusion de l'atelier
Les démarches participatives rencontrent divers défis et attentes et sont souvent jugées déceptives par les collectivités pour leur faible mobilisation, leur manque d'innovation et leur impact limité.
Cependant, les participants ont identifié des points de satisfaction, notamment la transformation des citoyens en acteurs engagés et la restauration de la confiance entre citoyens et élus.
Grâce à la méthode du World Café, les discussions ont permis d'explorer en profondeur les thèmes de la mobilisation, de l'innovation et de l'impact, générant des idées et des bonnes pratiques.
L'objectif de cet atelier est de créer des fiches thématiques basées sur le travail des participants, enrichies par notre expérience et nos études de cas, afin de diffuser les bonnes pratiques issues de cette session.