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On a lu : le « Baromètre de la confiance politique » du Cevipof


photo d un barometre

Depuis 2009, Le Baromètre de la confiance politique du Cevipof mesure la confiance des Français(e)s envers la démocratie en général, les acteurs politiques, sociaux et économiques en particulier. Il permet de se projeter dans l’avenir, en analysant les « optimismes personnels » et  les « pessimismes collectifs ».


Pour intituler la vague 2018, le célèbre centre de recherches politiques de Sciences Po a choisi « La défiance s’obstine », justifié par plusieurs marqueurs éclairant la déception globalisée de la population vis-à-vis du système et de ses acteurs. Toutefois nous choisirons de proposer ici quelques extraits qui nous paraissent révélateurs d’une autre vision.


question du sondage : les gens peuvent ils changer la societe par leurs choix et leurs actions

Méfiance et espoir sont dans un bateau


Les analys(t)es du quotidien médiatique ont bon dos de jeter bébé (l’avenir) avec l’eau du bain (le présent). L’art de faire tourner en boucle le supposé désenchantement des citoyens pour la politique en stigmatisant l’abstentionnisme s’est tristement banalisé. Et il esquive des subtilités du réel. En effet, selon l’enquête :

  • 74 % des gens considèrent qu’ils peuvent changer la société par leurs choix et leurs actions

  • 67 % des gens pensent que les responsables politiques devraient prendre l’avis du plus grand nombre de citoyens avant de décider

  • 61 % du panel estime que le gouvernement devrait changer ses projets politiques en fonction de ce que la plupart des gens pensent

  • 57 % des gens soutiennent que la politique n’est pas une affaire de spécialistes

  • 55 % des gens croient que ce n’est pas un gouvernement mais les citoyens qui décident ce qui leur semble le meilleur pour le pays

  • 51 % des gens portent un intérêt à la politique

ce que les gens veulent : de l espoir

Cette vision portée par ce mouvement réel, par cette autre vague, qui roule depuis plusieurs mois, doucement mais ostensiblement, au coeur de la population, des médias et des politiques est la vision transpartisane d’une société dans laquelle les prises de décisions publiques pourraient se faire à l’aune d’une plus grande participation des citoyen(ne)s.

Elle est portée par la civic tech en général et par Capco en particulier. Avec près de 10 000 contributions en moins de trois semaines, le Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises lancé par Bruno Le Maire est sur le point de détrôner Axelle Lemaire et République Numérique, champion français toutes catégories de la participation citoyenne à la décision publique depuis 2015.


Notre mission au quotidien : disséminer notre méthodologie de co-construction de la décision, que nous avons commencé à expérimenter en 2013 avec Parlement & Citoyens. Hasard (ou pas), l’actuel ministre de l’Economie faisait partie des six premiers expérimentateurs de la plateforme de rédaction collaborative de la loi avec sa proposition de restaurer la confiance entre citoyens et parlementaires. S’il a manifestement échoué dans sa quête d’alors (les parlementaires pointent en dernière place de l’enquête Cevipof 2018 avec seulement 29 % de confiance accordée par les citoyens), le ministre participe aujourd’hui à la pérennisation de ce mouvement que nous tentons d’insuffler modestement dans les coulisses de l’Etat depuis plusieurs années.

les reponses en graphique a la question de la confiance envers les elus

Think Local, Act Local


À l’autre bout du baromètre de confiance que le Sénat et l’Assemblée nationale tiennent par la queue, les maires (55 %) et les conseils municipaux (53 %) résistent tant bien que mal aux flammes de l’Enfer. Nous sommes convaincus depuis plusieurs années que les collectivités territoriales détiennent une partie de la solution à la crise de confiance qui secoue la société, raison pour laquelle nous leur dédions aujourd’hui une offre commerciale spécifique, notamment aux territoires de moins de 50 000 habitants. La raison en est simple : l’acculturation à la participation — que ce soit en direction de la population, des élus ou des services — est vraisembablement plus simple à appréhender sur des projets participatifs locaux concrets, comme un budget participatif, une consultation pour réaliser un diagnostic sur le Plan local d’urbanisme ou encore un questionnaire pour diligenter une enquête sur les rythmes scolaires.


Il est toujours possible de maugréer sur des institutions qui ne répondent pas au besoin, de plus en plus fort parmi la population, de participer à la prise de décisions qui la concernent. Il n’est pas vain de mettre le doigt sur les déficiences du système. Mais nous privilégions, comme toujours, de regarder avec bienveillance le verre à moitié plein plutôt que de tancer le vide avec défiance. Partout dans le pays, des décideurs politiques — quelles que soient leur étiquette — croient qu’il est possible de rétablir le lien de confiance avec les citoyen(ne)s en mettant en place des projets participatifs sincères. En 2017, les régions Bretagne et Ile-de-France, les départements de Loire-Atlantique et des Hauts-de-Seine, les métropoles ou les villes de Lille, Orléans, Montreuil, Courbevoie, Rezé et Clermont-Ferrand ont rejoint une communauté de collectivités pionnières comme la région Centre-Val-de-Loire, le département de Corrèze, les métropoles de Rennes et de Grenoble, les villes de Mulhouse et Bayonne. D’autres viendront en 2018, à commencer par la Ville de Paris qui nous a confié la refonte du site idées.paris.


Notre responsabilité individuelle de citoyen(ne) est de répondre présent(e) à ces signes positifs, en conservant notre esprit critique. C’est la condition à la mise en place d’un cercle vertueux.


Rendez-vous l’an prochain pour la prochaine vague Cevipof et de son baromètre de la confiance politique 😉


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